MES CANARDS - FIN - (2:2) Les retrouvailles
Je suppose que vous vous souvenez de mes canards sauvages ? Je les ai rencontrés l’année suivante. Je me promenais dans le quartier, quand j’ai tout à coup entendu des "RAP RAP" véhéments ("coin coin" en langage canard danois).
Le mâle a d’abord eu l’air éberlué de quelqu’un qu’on réveille en plein milieu d’une bonne sieste, puis il a tourné également le cou de mon côté, et s’est joint à sa femelle.
Ce n’est qu’en plein milieu de ce concert qu’une idée m’est venue. Et si c’étaient "mes" canards", et s’ils m’avaient reconnue ? Pourquoi pas ? La chienne d’une de mes amies m’a bien reconnue après quatre ans passés au USA !
J’étais de plus en plus sûre que c’étaient « mes » canards. Ils semblaient avoir trouvé à nouveau le gîte et le couvert. En voyant que la femelle avait l’air de couver, je me suis dit que je pourrais peut-être bientôt terminer mon histoire ainsi : "Ils furent heureux et eurent beaucoup de canetons".
Je ne m’étais pas trompée, car l’histoire a eu une fin heureuse quelques semaines plus tard. Mais elle a bien failli se terminer tragiquement. Nous passions en voiture devant l’endroit où j’avais vu la cane qui couvait quand, tout à coup, mon mari a freiné très brutalement, sans que je sache pourquoi. J’ai vite compris en voyant la cane traverser la rue juste devant notre capot suivie de 5 ou 6 canetons.
Imaginez ce qui aurait pu arriver, s’il n’avait pas réagi à temps ! Le dernier caneton a eu beaucoup de mal à monter sur le trottoir, mais il y est finalement parvenu. Tout ce petit monde s’est dirigé vers la parc voisin, où les bébés canards allaient pouvoir connaître, pour la première fois, les joies de la baignade dans le petit lac.
Dans les années 60, en pleine ville de Copenhague, avant que les voitures n’envahissent trop les rues, on pouvait parfois voir, au printemps, des canes avec leurs canetons traverser la rue, aidés par un policier. C’était même devenu l’emblème de la ville. Dans les offices de tourisme, on voyait une affiche avec un dessin représentant un policier faisant traverser une famille de canards. Elle portait l’inscription :
WONDERFUL COPENHAGEN
C’est encore une ville merveilleuse, mais elle l’était encore plus autrefois.
|