Les oies dans la bergerie

Publié le par Françoise Andersen

 

 


Il y a quelques années, après avoir fait une longue promenade le long des crètes des Mémises, nous avons décidé de faire un détour, pour aller acheter du fromage de chèvre dans une bergerie dont on nous avait parlé. Une jeune femme et son mari vivaient là pendant l’été, avec leurs chèvres, complètement isolés du monde extérieur. L’hiver, ils redescendaient dans leur ferme, dans la vallée.


Il y avait une petite clôture autour de la maison, mais la porte était ouverte. Une dizaine d’oies se tenaient groupées au fond de la cour. Quand nous avons voulu y pénétrer, l’une d’elles, très agressive, s’est précipitée vers nous les ailes déployées, le cou en avant, en poussant des cris affreux.

 

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Les autres l’ont immédiatement imitée. Elles avaient vraiment l’air menaçantes et nous avons dû battre en retraite. Tant pis pour le fromage !


Comme si cette attaque d’oies ne suffisait pas, deux gros chiens ont surgi en aboyant férocement.

 

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Là, j’ai commencé à avoir vraiment peur. Mais il s’est passé quelque chose d’étonnant. Ce n’était pas à nous qu’ils en voulaient, mais aux oies. Ils leur ont fait faire demi-tour et les ont pourchassées jusqu’au fond de la cour, où elles sont restées parfaitement immobiles. Une fois leur travail terminé, les chiens sont revenus calmement vers l’entrée de la cour et se sont postés de chaque côté de la porte. Ils avaient l’air très gentils et frétillaient de la queue en signe de bienvenue. Il ne leur manquait que la parole pour nous dire : « Je vous en prie, entrez, n’ayez pas peur. Tant que vous êtes sous notre protection, les oies n’oseront rien vous faire. ». Ils nous ont ensuite escortés jusqu’à la maison, où la bergère nous a accueillis. Elle nous a présenté toutes ses biquettes, qui semblaient contentes d’avoir de la visite et qui ont accepté mes caresses. Nous avons eu la chance d’assister à la traite, qui se faisait à la main, à l’ancienne. Ensuite nous avons acheté notre fromage. Sans l’aide des deux chiens, nous n’aurions jamais osé braver les oies.

Publié dans OISEAUX

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