Noël 1943

Publié le par Françoise Andersen

 

Il faisait très froid. C’était la guerre et pourtant c’était Noël.

 

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J’étais malade, et mes parents avaient mis mon petit lit dans la cuisine, près de la cuisinière qui ronronnait doucement. C’était la seule source de chaleur dans notre maison glaciale. Malgré la fièvre et la toux, j’étais bien dans cette bonne chaleur, avec papa et maman qui étaient tout près de moi, et qui ne s’occupaient que de moi.

 

Je venais de me réveiller, et j’allais avoir mon cadeau de Noël. Papa l’a déballé sur la table, sous mes yeux émerveillés. Il s’agissait d’une maison de poupée qu’il avait fabriquée avec du carton. A l’intérieur, il y avait plein de petits meubles qu’il avait découpés dans des feuilles d’aluminium assez épaisses. Il y avait tout un ameublement : des tables, des chaises, des lits, une armoire qu’on pouvait ouvrir, et même une toute petite commode avec des tiroirs qu’on pouvait tirer. La maison était habitée par une famille composée d’un papa, d’une maman, d’une petite fille et d’un chien, fabriqués avec des marrons de différentes tailles pour le corps, et des morceaux d’allumettes de différentes longueurs pour le cou et les membres.

 

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Ils avaient l’air tous très heureux, avec un grand sourire taillé dans leur bonne bouille de marron. La maman et la petite fille avaient les cheveux raides et une frange dessinés à coups de couteau dans l’écorce.

 

À côté de la maison, il y avait une crèche avec des petits personnages en plâtre.

 

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Au fond de l’étable, une fenêtre laissait entrer la lumière d’une bougie. Papa a éteint la lumière. Les meubles en aluminium scintillaient dans l’obscurité, comme s’ils étaient faits d’un métal précieux et, dans la crèche, à cause des ombres mouvantes, les personnages semblaient prendre vie.

C’est ainsi qu’épuisée par la fièvre, l’émotion, la joie, j’ai fermé mes paupières et je me suis endormie, tandis que le petit Jésus tendait ses petits bras vers moi en gazouillant.

 

J'ai déjà publié cette histoire, il y a quelques années, sur le site de l'école communale de Martigny (Suisse)

 http://zwook.ecolevs.ch/martigny/zwook/enfants/histoiresvraies

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F
quelle beau cadeaux cela devait être pendant cette période de guerre
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F
Merci de ta visite. En effet je pense que ma joie a été bien plus grande que celle des enfants d'aujourd'hui qui reçoivent plein de cadeaux, plus chers les uns que les autres, et qui sont complètement blasés.
T
Bon soir Françoise. Me voila enfin sur ton univers . Bien jolie histoire cette petite maison construite par ton papa. Moi non plue je n'avais pas de grand cadeaux. Tout comme toi je pense que les enfants de maintenant sont vraiment trôt gâtés Hier soir chez notre fille , ils ne s'avait plu ou tourner la téte . J'ai était un peut décue.<br /> J'espére que tu vas bien, et que tu a passés de bons moments pendant cette soirée de Noél. Ce soir je fait tout mon possible pour mettre mes réponses a jours . Je te souhaite une belle derniére Semaine de l'année<br /> Je t'embrasse
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F
Je me souviens d'une année où, chez mes parents, les enfants de ma soeur venaient d'ouvrir tous leurs cadeaux. Ils les ouvraient, y jetaient un bref coup d'oeil, l'air souvent déçu, et passaient au suivant. Une fois que tout le monde a eu fini, on s'est aperçu qu'il restait encore un petit paquet caché derrière l'arbre et qu'il était pour ma nièce (7 ou 8 ans á l'époque). Au lieu d'être contente, elle a poussé un gros soupir qui voulait dire : &quot;Encore du travail, encore un à ouvrir&quot;. Oui tu as raison, c'est décevant. Ils sont trop gâtés et en fait nous étions plus heureux qu'eux.
F
<br /> <br /> <br /> <br /> <br /> Quand mon frère a été assez grand pour travailler il était dans une entreprise de Narbonne. Il nous ramenait de l'argile à la maison. J'avais fabriqué une maison de poupée.  Un jour il<br /> nous a ramené une petite souris blanche.  Nous l'avions mise dans un carton avec des trous.  Elle a fini par s'échapper.<br /> <br /> <br /> Les noëls chez nous n'étaient pas très gais, je veux dire au niveau des cadeaux.<br /> <br /> <br /> Plus tard, lorsque j'avais environ 5 ans, ma mère a tenu une épicerie.  Elle a pu avoir 2 poupées. Ces poupées, une Bella et une poupée en costume régional, ont été nos cadeaux à ma petite<br /> soeur et moi.  On se les échangeait, sans faire d'histoire, sans se chamailler.<br /> <br /> <br /> D'ailleurs on ne se chamaillait jamais, contrairement aux enfants d'aujourd'hui.<br /> <br /> <br /> Je le vois bien avec mes petits-enfants !<br /> <br /> <br /> Et surtout on ne se plaignait jamais, et on ne s'ennuyait pas.<br /> <br /> <br /> On vivait assez bien malgré qu'on n'avait pas grand chose.<br /> <br /> <br /> Dani<br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br /> ps : combien de fois ai-je entendu mes petits-enfants dire "je m'ennuie" alors qu'ils sont trop gâtés !!!<br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br /> <br /> COMMENTAIRE N°1 POSTÉ PAR DANI ET SES CHATS LE 25/09/2012 À 17H18<br /> <br /> <br /> <br /> <br /> <br /> <br /> Je suis contente que tu aies lu "mes souvenirs de guerre" et que nous en ayons en commun.<br /> <br /> <br /> <br /> RÉPONSE DE FRANÇOISE ANDERSEN LE 01/10/2012 À 10H09<br />
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B
<br /> Trés jolie histoire , bon week end .<br />
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F
<br /> <br /> Merci :))<br /> <br /> <br /> Je voulais mettre la photo d'un bonhomme en marrons, alors nous sommes allés nous promener dans un parc où j'ai ramassé des châtaignes. J'ai fait un bonhomme comme l'avait fait mon père. J'ai<br /> rajouté la photo dans l'histoire. Comme la modestie n'est pas mon fort, je suis assez fière du résultat   :))<br /> <br /> <br /> <br />