La mésange qui réclame à boire
Des petites mésanges bleues viennent tous les matins grignoter les cacahouètes que je mets à leur intention sur le balcon. Je peux les admirer tout en écrivant sur mon ordinateur qui est près de la porte-fenêtre.
L'eau étant aussi importante pour elles que la nourriture, je leur en mets dans une soucoupe. Quand il y a du soleil, cette eau s'évapore dans le courant de la journée et si j'ai oublié d'en remettre le lendemain matin, une petite mésange vient régulièrement s'agripper en bas de la vitre de la porte du balcon et me fait comprendre que le service laisse vraiement à désirer. Elle hoche la tête vigoureusement d'un air courroucé. Il ne me reste plus qu'à me lever et à remplir la soucoupe.
Depuis plusieurs jours j'essaie de la photographier, me disant que sinon vous n'alliez pas me croire. J'ai enfin réussi aujourd'hui, mais je n'ai pas eu le temps d'activer le zoom et elle est si petite que c'est difficile de la voir, en bas, à gauche.
Une fois l'eau servie, il ne se passe pas longtemps avant qu'elle vienne boire. Depuis quelques jours j'essayais en vain de la photographier pendant qu'elle buvait, mais le geste que je faisais en prenant l'appareil lui faisait peur et elle s'envolait. Aujourd'hui j'ai pris mon appareil avec des ruses de Sioux et j'ai enfin réussi.
OCes mésanges n'aiment pas tellement les boules de graisse et de graines. Elles préfèrent de beaucoup les cacahouètes. Alors quand il n'y en a plus, elles viennent aussi en réclamer. Si nous sommes en train de manger dans la cuisine, c'est sur le rebord de la fenêtre qu'elles viennent me rappeler à l'ordre. Si je ne réagis pas, elles vont jusqu'à donner des coups de bec dans la vitre pour attirer mon attention.
Il ne s'agit pas d'un cas isolé: quand nous habitions en appartement dans la banlieue de Copenhague, nous avions une porte-fenêtre avec des jardinières de fleurs. Un jour, ayant pris en pitié un jeune merle dont la maman ne s'occupait plus et qui semblait chercher vainement de la nourriture en bas sur la pelouse, devant l'immeuble, j'avais commencé à mettre à son intention des graines de tournesols parmi les fleurs. Il les avait vite trouvées. Quand il n'y en avait plus, il donnait de grands coups de becs dans la vitre. J'avais même peur qu'il la casse. Lui aussi me regardait d'un air furibond si j'oubliais de le nourrir. Je ne comprends pas qu'il y ait tant d'intelligence dans de si petits cerveaux !