Il ne faut pas courir deux lièvres à la fois, surtout s'il s'agit d'un lièvre et d'un chevreuil !
Quand il fait beau - cela a été le cas avant-hier - nous allons faire un tour au bord de la Baltique, à 7 km, dans le lotissement de vacances où se trouve notre petite "sommerhus" ( = maison d'été). Une amie, inspirée par la fable de La Fontaine, a trouvé une bonne définition pour nos deux maisons: "La maison de ville" pour celle de Rødby et "la maison des champs" pour l'autre. Beaucoup de Danois ont deux maisons, même si celle d'été est plus petite et beaucoup moins bien équipée. Je dois d'ailleurs écrire un article sur ce mode de vie typiquement danois, mais pour l'instant c'est dans "brouillons" avec juste le titre >>La "double vie" des Danois"<< Alors patience....
Peu avant d'arriver chez nous, j'ai aperçu un jeune chevreuil mâle dans le jardin des voisins. J'ai arrêté pile la voiture. Mon mari est heureusement habitué à mes arrêts intempestifs de chasseuse d'images.
Je me suis très lentement approchée du chevreuil comme un prédateur rampant vers sa proie. Rassurez-vous: c'était une image et je n'étais pas à plat ventre. Je prenais un cliché à chaque pas. Mais ces précautions étaient inutiles car ma présence ne semblait nullement le déranger J'aurais pu rester longtemps à le photographier de plus en plus près, car il continuait à me regarder effrontément, en semblant penser: "Mais quel toupet elle a, celle-là ! J e suis CHEZ MOI" . J'ai fini par partir, car il ne bougeait pas d'un pouce, comme s'il voulait me barrer la route. Nous ne pouvions en effet pas rester ainsi définitviement à nous regarder droit dans les yeux.
Dès que les habitants ont déserté le lotissement, les animaux en reprennent possession. L'été ils se sauvent en nous voyant, mais maintenant c'est nous qui sommes les intrus.
C'était la première fois que je voyais un chevreuil avec son pelage d'hiver grisâtre. Les autres années, étant depuis longtemps de retour en France à cette période, je n'avais rencontré que des chevreuils roux.
L'autre jour quand nous sommes arrivés dans notre jardin, un faisan s'y promenait tranquillement. Il a jeté un coup d'oeil distrait vers moi, mais il a continué calmement à faire le tour du propriétaire.
Pareil avant-hier avec un lièvre. Il restait immobile même si je m'approchais. J'ai fini par me demander s'il était bien vivant. Je crois qu'il faisait sa sieste, les yeux ouverts.
Mais j'ai fini par trop m'approche , alors il s'est dressé sur ses quatre pattes et s'est éloigné de quelques mètres, puis s'est arrêté. J'ai saisi mon arme appareil, car c'est rare que j'aie l'occasion de photographier un lièvre dressé sur ses pattes.
J'avais une vieille photo pas très nette d'un lièvre en mouvement sur ses quatre pattes. Celles-ci sont si longues que, de loin, on pourrait croire qu'il s'agit d'un petit chien.
Je pensais pouvoir faire une meilleure photo cette fois, car sur la première il avait l'air d'un vulgaire gros lapin.
Mais au même moment est apparu sur le chemin, à droite du lièvre, le jeune chevreuil que je venais de rencontrer. J'ai hésité entre le lièvre et le chevreuil, mais je me suis dit que celui-ci allait disparaître d'un bond et qu'il valait mieux le prendre en photo avant le lièvre, Hélas il a disparu. avant que j'aie eu le temps d'appuyer sur le déclencheur.
Résultat : quand je me suis tournée vers le lièvre, il n'était plus là et je n'ai eu ni l'un ni l'autre.